Consigne : En se servant d'une prise de notes lors de la lecture d'un extrait du livre d'Hadrien intitulé : "J'avais oublié que c'était beau", intégrer dans le texte ci-dessous certaines nouvelles idées ou celles que l'on a eues précédemment.

Voici un mix des textes obtenus.

Un "clic" ci-dessus pour un retour au calendrier.

A la gare de mon nouveau départ, j'ai traversé le flot de voyageurs. Voiture 7 place E comme Eden, je n'étais pas si loin de la fenêtre. Alors, j'ai observé le paysage et j'ai laissé mon imagination vagabonder vers la campagne, ses tons dorés, presque nacrés et vert tendre qui remplaçaient peu à peu le rose brique de la ville dont je m'éloignais. Avec la vitesse, la fenêtre me faisait un drapeau italien, les fils électriques s'effaçaient, hésitants et le paysage cherchait à me dépasser dans cette course folle vers l'aventure.
J'avais un magazine, c'était un fouillis à l'image du tourbillon du décor, qui faisait se côtoyer les questions géopolitiques et les tests psychologiques. Et je me le suis approprié, comme si c'était le mien. Cachés au milieu des pages, il y avait ces mots : Alerte. Scoop. Complot. Maillots de l'été. Alors tout a fusionné dans ma tête, et j'ai émis l'hypthèse que les bikinis allaient commettre un attentat à la pudeur en juillet. Ces mots ont résonné si fort, j'avais peur qu'on les entende.
Suis-je seule à les avoir trouvés ?
Je n'ai pas pu m'empécher de passer au wagon-bar pour voir ce qu'il se passait dans la tête d'un sachet de réglisses.
On a discuté un peu, elles pensaient que si l'une d'elles avaient mal au cœur elles finiraient toutes en champs de tournesols. Le dedans au dehors, le dehors au dedans.
J'ai cru que ce serait un voyage simple, sans retour, comme l'aller que j'avais programmé, direct, sans détours, mais au bout du compte, j'étais encore plus perdue à l'arrivée.

Nathalie


A la gare des animaux perdus , j'ai traversé le flot de voyageurs. Voiture S place 7 , je n'étais pas si loin de la fenêtre. Alors, j'ai observé le paysage et j'ai laissé mon imagination vagabonder vers le bleu du ciel, un peu laiteux, le rouge des toits en tuile qui se confondaient en une traînée sanglante , le vert des prairies...Tout se mêlait en un drapeau imaginaire dont le tissu se déroulait peu à peu.
J'avais un magazine, c'était un hebdomadaire de chasse que j'avais trouvé, oublié sur un banc à la gare.
Et je me le suis approprié, comme si c'était le mien. Cachés au milieu des pages, il y avait ces mots : Un lapin a échappé...la forêt vosgienne ...chasse gardée...mort.
Suis-je seule à les avoir trouvés ?
Je n'ai pas pu m'empécher de passer au wagon-bar pour voir ce qu'il se passait dans la tête d'un sandwich au jambon.
On a discuté un peu, il pensait que c'était vraiment dommage de l'avoir sacrifié, lui qui était si bien parmi les siens dans la porcherie. Tout ça pour finir oublié dans un train. Le blé a alors renchérit pour déclarer que lui aussi regrettait son champ bercé par le vent... J'ai cru que ce serait un voyage banal que j'oublierais aussitôt mais au bout du compte, j'ai réalisé que trop d'animaux souffraient à cause de nous. J'ai donc décidé de devenir végétarien et de militer contre la souffrance animale.

Martine


A la gare de Lombez , j'ai traversé le flot de voyageurs. Voiture 6 place 9 , je n'étais pas si loin de la fenêtre. Alors, j'ai observé le paysage et j'ai laissé mon imagination vagabonder. Le paysage défilait de plus en plus vite à mesure que le train prenait de la vitesse. Le paysage au premier plan, se transformait en bandes rouge, jaune, et vert. A l'arrière plan, le paysage semblait nous suivre lentement et pendant quelques instants les pales d'une éolienne me semblaient être portées par le clocher d'une église.
J'avais un magazine, c'était Harakiri.
Et je me le suis approprié, comme si c'était le mien. Cachés au milieu des pages, il y avait ces mots : Trump pète un câble et Putin de sa race. chasse gardée...mort.
Suis-je seul à les avoir trouvés ?
Je n'ai pas pu m'empêcher de passer au wagon-bar pour voir ce qu'il se pas-
sait dans la tête d'un Paris-Brest. Je l'ai entendu dire distinctement :
"J'irais bien à Bordeaux."
On a discuté un peu, il pensait qu'en Gironde les vins sont particuliè-
ment bons. J'ai cru que ce serait un voyage d'affaires mais au bout du
compte, ce fut un grand moment de sérénité où je me suis régalé de pâte
à choux et de crème patissière. Je repasserai par Lombez. Au dire du
chef de gare, c'est un lieu mythique au même titre que la gare de Perpignan

Jef


A la gare de Wilmslow (Cheshire) , j'ai traversé le flot de voyageurs. Voiture W place 17 , je n'étais pas si loin de la fenêtre. Alors, j'ai observé le paysage et j'ai laissé mon imagination vagabonder vers ces couleurs qui défilaient : du bleu, du gris, du noir (des arbres morts), du vert sombre (des cyprès ?), de l'orange (le soleil couchant).. Toutes ces teintes se mélangeaient comme dans une valse...
J'avais un magazine, c'était un magazine plutôt "people" avec Susan Sarandon en couverture..
Et je me le suis approprié, comme si c'était le mien. Cachés au milieu des pages, il y avait ces mots : festival de Cannes, Roland Garros, Rochefort, Noiret, Marielle, les trois compères Il y avait tant de mots cachés...
Puis de nouveau ce paysage indistinct, comme s'il cherchait à m'engloutir...
Suis-je seul à les avoir trouvés ?
Je n'ai pas pu m'empêcher de passer au wagon-bar pour voir ce qu'il se passait dans la tête d'une cerise
On a discuté un peu, elle pensait "dévore-moi vite avant que je ne dépérisse"
J'ai cru que ce serait un voyage ordinaire.
Mais au bout du compte, avec de l'imagination, j'y ai trouvé de la fantaisie et même un peu de magie.

Catherine


A la gare de Toulouse-Matabiau , j'ai traversé le flot de voyageurs. Voiture A place 7 , je n'étais pas si loin de la fenêtre. Alors, j'ai observé le paysage et j'ai laissé mon imagination vagabonder vers la Ville Rose que nous quittions. J'y suis née, c'est chez moi. Elle me manque déjà. Les briques roses, le canal du midi, avec ses grandes promenades ombragées. Direction Paris. Le paysage est beau.
J'avais un magazine, c'était Pyrénées magazine.
Et je me le suis approprié, comme si c'était le mien. Cachés au milieu des pages, il y avait ces mots : Le Pic du Midi, la Catalogne, la Méditerranée, vivement l'été prochain. C'est là que j'irai entre mer et montagne, plage et vagues sur les coteaux de Collioure. Je ressens déjà l'odeur de cette terre rouge.
Suis-je seule à les avoir trouvés ?
Je ne pense pas car les photos nous y ramènent.
Je n'ai pas pu m'empêcher de passer au wagon-bar pour voir ce qu'il se passait dans la tête d'une banane qui m'attendait.
On a discuté un peu, elle pensait qu' elle allait finir au fond d'un mixer pour être servie en smoothy. Elle me tendait les bras.
J'ai cru que ce serait un voyage vers Paris, la capitale.
Mais au bout du compte, c'était un voyage intérieur et avec tous les souvenirs de mon Toulouse et du Sud-Ouest. Entre mer et montagne et tous les vécus passés ici.

Maryse